Genèse de la République Islamique

La République Islamique d’Iran est née de la révolution iranienne en 1979 qui a renversé le régime monarchique du SHAH d’Iran.

46 ans plus tard, voici le bilan de la République Islamique :

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— 1979 et la suite

Au cours des années suivantes, le régime islamique a fondé une milice sanguinaire (le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique ou IRGC : Islamic Revolutionary Guard Corps) afin de réprimer les partis politiques et les groupes d’opposition, notamment les libéraux et les nationalistes ainsi que les partis de gauche. Des milliers de personnes ont été arrêtées, torturées et exécutées. Les femmes ont également été soumises à une série de lois restrictives qui ont limité leur rôle dans la société.

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— La guerre contre l’Iraq

Au cours des années 1980, l’Iran a été impliqué dans une guerre brutale contre l’Irak dans laquelle les jeunes Iraniens ont servi de chair à canon avec la promesse d’atteindre le paradis. Cette guerre a causé la mort de 300 000 à 1 million de personnes (selon les sources) et a également entraîné une augmentation de la répression politique et une limitation des libertés civiles.

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— Soif de démocratie

Depuis l’établissement de la République Islamique dirigé par l’Ayatollah KHOMEINI en 1979, le peuple iranien a été confronté à plusieurs formes de luttes contre ce régime totalitaire. Ces luttes ont été motivées par divers facteurs, notamment le désir de liberté, de respect des droits humains, de démocratie et de changement social.

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— Différentes luttes​

Mouvement étudiant de 1999 : Des milliers d’étudiants ont manifesté contre les restrictions imposées par le gouvernement islamique à la liberté d’expression et à la presse. Ces manifestations ont été réprimées violemment par les forces de sécurité, mais elles ont marqué le début d’une nouvelle vague de protestations en Iran.
Les élections présidentielles de 2009 ont été contestées par de nombreux Iraniens, qui ont accusé le gouvernement d’avoir truqué les résultats en faveur du président sortant Mahmoud Ahmadinejad. Cette contestation a donné lieu à de vastes manifestations populaires connues sous le nom de Mouvement vert, qui ont été réprimées dans le sang par les forces de sécurité.
Luttes pour les droits des femmes : Les femmes en Iran ont longtemps lutté pour obtenir des droits égaux et l’abolition des lois discriminatoires qui restreignent leur liberté. Des mouvements tels que le Mouvement des femmes en Iran et les campagnes contre le port obligatoire du hijab ont été des exemples importants de ces luttes.

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— Apartheid du genre

Il faut noter que le régime iranien traite les femmes comme des citoyennes de seconde zone, notamment en ce qui concernait le mariage, le divorce, la garde des enfants, l’emploi, la succession et l’accès aux fonctions politiques.
L’âge minimum légal du mariage pour les filles est toujours fixé à 13 ans. En outre, un père peut obtenir du pouvoir judiciaire l’autorisation de marier sa fille encore plus jeune.
Selon le rapport sur l’écart entre les genres du Forum économique mondial de 2020, l’Iran se classe entre le 125e et 150e rang (sur 150 pays) en ce qui concerne la parité entre les sexes. Les femmes représentaient seulement 19% de la population active rémunérée en Iran [Global Gender Gap Report].
Les femmes en Iran font face à des discriminations légales, telles que des restrictions en matière de passeport, de déplacements à l’étranger, de choix de lieu de résidence et d’accès à l’emploi équitable.

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— Désobéissance

Malgré la répression du gouvernement, des manifestations et des actions de désobéissance civile ont continué d’émerger en Iran. Les manifestations de grande ampleur en 2017-2018 contre les politiques économiques et la corruption ont eu lieu. Les Iraniens ont également utilisé les médias sociaux et d’autres plateformes pour exprimer leur désaccord et mobiliser l’opinion publique internationale.
Plus récemment, en 2019 et 2020, l’Iran a connu une série de manifestations massives contre la hausse des prix de l’essence, la corruption et la répression politique. Les manifestations ont été sévèrement réprimées par les forces de sécurité, et des centaines de manifestants ont été tués (plus de 500 personnes tuées en 2 jours) ou arrêtés.

Depuis septembre 2022 et le meurtre de Mahsa Jina AMINI (jeune fille de 22 ans) pour ce que le République Islamique considère comme « port de vêtement inapproprié » (en réalité quelques cheveux dépassant de son voile obligatoire), une nouvelle révolte est en marche en Iran. Il s’agit de la révolte « Mahsa » ou « Femme, Vie, Liberté ». Plus de 20 000 personnes ont été emprisonnées par le régime, plus de 600 personnes ont été exécutées (dont 75 enfants).

La révolution « Mahsa » a suscité une solidarité importante parmi les Iraniens de la diaspora, qui manifestent depuis hebdomadairement, depuis près d’un an dans différents pays pour exprimer leur soutien et leur colère face à la répression inhumaine que la République Islamique impose depuis plus de 45 ans.

Plus rien ne sera comme avant. Le peuple iranien, en lutte permanente depuis l’établissement de la République Islamique, continue de lutter pour ses droits et ses libertés, malgré la répression gouvernementale. Des actions de désobéissance civile concernant le port obligatoire du hijab se voient quotidiennement.

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